Renforcer l’aspect éducatif de la thématique environnement chez les élèves habitant à proximité des parcs naturels dans le sud tunisien ne peut être qu’une action louable à plus d’un égard mais cette approche participative de la jeune population locale perd son efficience devant certaines carences comme l’absence d’internet dans une école équipée d’ordinateurs.
Le constat est toujours le même quand il s’agit d’une école située en dehors des zones urbaines, notamment dans le sud du pays. Un hiatus abyssal entre le discours officiel prôné par le ministère de tutelle et le vécu imprégné de difficultés du cadre enseignant et des mômes qui rêvent d’un lendemain meilleur, ne se souciant guère des structures scolaires défaillantes. L’inscription en ligne et l’internet pour tous ne traduisent que des vœux, des souhaits qui ne seront, peut-être, jamais exaucés.
Une visite a été organisée par le ministère des Affaires locales et de l’Environnement à l’école primaire de la cité El Intilaka à Dghoumes dans le gouvernorat de Tozeur dans le cadre du projet d’éducation environnementale «Enviromobile», entamé depuis l’année 2008. «C’est une nouvelle approche de l’apprentissage introduite sous forme de caravane éducative itinérante, programmée pour sillonner le milieu scolaire dans toutes les régions du pays», nous fait savoir l’animateur relevant de l’Agence nationale de protection et d’aménagement du littoral(Apal), Mohamed Elloumi.
L’objectif est d’informer et de sensibiliser l’enfant à la question environnementale selon une approche participative et par le biais d’activités ludiques comme la projection, à l’intérieur de la caravane, de film visant à éveiller la conscience environnementale des enfants vivant à proximité du parc nationale Dghoumes et l’importance de la mise en place de microprojets scolaires exécutés par les élèves, ajoute-t-il.
S’il est vrai que l’activité entreprise par les animateurs de l’Apal dans ce contexte global visant à sensibiliser la population locale de l’importance des parcs nationaux, il est vrai aussi que les conditions dans lesquelles se trouvaient la majorité des élèves étaient préoccupantes. Pour certains, le manque d’hygiène corporelle et vestimentaire était flagrant et la notion du respect de l’environnement est on ne peut plus quasi absente. Mais ces actions de sensibilisation sont toujours les bienvenues dans une école qui regorge d’élèves intelligents mais qui ne sont pas choyés sur d’autres plans comme l’accès à Internet.
L’école qu’on a visitée est d’une propreté impeccable, les élèves sont d’une intelligence remarquable et d’une conduite irréprochable et le cadre enseignant est d’une assiduité exemplaire. Mais là où le bât blesse c’est ce manque d’hygiène et vestimentaire observé notamment du côté des garçons. La culture de la propreté qui fait défaut est une responsabilité qui incombe aux parents, souvent absents en raison de la nature de leur travail dans le Sahara qui les accule à passer de longues périodes hors de leurs foyers, souligne l’une des enseignantes. Une situation qui complique encore plus la tâche du cadre enseignant et impacte l’assiduité des élèves, d’où le taux d’absentéisme élevé observé chez certains élèves et la contraction de maladies contagieuses pour quelque-uns en raison d’un manque flagrant d’hygiène
Le directeur de l’école n’a pas manqué de pointer du doigt l’attitude des responsables régionaux relevant du ministère de l’Education qui n’ont jamais effectué de visite à cet établissement scolaire ainsi que le fait d’avoir des ordinateurs sans internet. En effet, l’école n’est pas connectée à internet et tout le travail administratif se fait manuellement. L’inscription en ligne n’est pas pour tout le monde.
Samir Dridi